Depuis l’annonce de sa candidature à la présidence de l’UFDG, Naimi Ibrahima Diallo, membre du Bureau Exécutif National basé en Belgique, ne ménage pas ses mots. Face à la suspension du congrès du parti et à la saisine de la Cour suprême par la direction nationale, le jeune ingénieur dénonce un manque de leadership et appelle à un retour aux fondamentaux démocratiques: « Ce n’est pas tant le report du congrès qui me consterne, mais le fait de confier ce dossier à la Cour suprême, une institution déjà submergée. Je ne comprends pas ce que cherche le bureau politique », lance-t-il avec une émotion palpable depuis la Belgique.
Attaché aux principes républicains, Naimi Ibrahima Diallo insiste sur le rôle incontournable de la justice dans la régulation des différends internes. Pour lui, le cas Ousmane Gaoual Diallo exclu du parti malgré deux décisions judiciaires favorables à sa réintégration, illustre une dérive préoccupante: « Je ne suis ni pro-Gaoual, ni anti-Cellou. Je suis un démocrate. Quand une décision de justice tombe, elle s’applique. Même en Belgique, le roi est en dessous des lois », martèle-t-il.
Avec une franchise rare, Naimi Ibrahima Diallo pointe du doigt la gestion interne du parti, qu’il qualifie de « couardise généralisée ». Selon lui, l’absence d’analyse stratégique et de prise de responsabilités a conduit l’UFDG à une impasse: « Gaoual est militant, et la justice a parlé. Il fallait le réintégrer, organiser le congrès et laisser les militants trancher. Le parti aurait ainsi prouvé qu’il est républicain, démocratique, et au-dessus des querelles d’égo », soutient-il, avec la conviction d’un homme de principes.
Le ton monte lorsque le jeune candidat évoque la bipolarisation du débat entre Cellou Dalein Diallo et Ousmane Gaoual Diallo: « Aujourd’hui, on dirait que l’UFDG est la propriété exclusive de deux camps. Mais quid des autres candidatures ? Qu’en est-il de ceux qui veulent réellement construire ? », s’interroge-t-il.
Pour Naimi Ibrahima Diallo, ce conflit détourne le parti de sa mission première : la conquête démocratique du pouvoir: « À force de se déchirer comme des gamins dans une cour de récréation, nous avons confié notre destin à une Cour suprême débordée. Qui sait quand elle rendra son verdict ? Peut-être dans quatre ou cinq ans… »
Dans un parti tiraillé entre anciens réflexes et nouvelles ambitions, Naimi Ibrahima Diallo se veut porteur d’une autre voix, plus rationnelle, tournée vers la réforme et le respect des règles: « Le corps électoral est assez mature pour faire son choix. Encore faut-il qu’on le laisse voter. »
Alors que la Cour suprême devient l’arbitre d’un différend qui aurait dû se régler en interne, une question demeure. l’UFDG saura-t-elle sortir de l’impasse et redevenir un véritable parti de propositions, ou continuera-t-elle à se perdre dans des querelles de personnes ?
Lezenith.info